mercredi 20 juin 2012

All My Friends Are Superheroes.

  " The Spooner is a superhero. Every night it'll just hit him, but he can't predict when. Sometimes he'll be asleep and it'll wake him up. Other times he'll still be reading or watching television. Every night the adress is different. Sometimes it's close enough to walk. Some nights he takes the bus. Some nights a cab.
He can visualize it long before he gets there. If it's a house or an appartment, or some strange basement room you get to from around the back, the Spooner always knows. He always finds the door unlocked, or at least unlocked to him. He never stumbles, never trips over a chair or a coffee table, as he navigates this unknown space in the dark.
 The Spooner always know where the bedroom is. Someone sleeping in fetal position always occupies the bed. He gets under the covers. He holds them. They never wake up. They always whisper 'Thank you' in their sleep. "
 Andrew Kaufman.

vendredi 27 janvier 2012

Ô Faculté !

Ô Faculté ! Ô vieux !
Vous me pliez l'échine,
Vous me courbez l'esprit,
Rabotez ! Retranchez le pourri,
Modelez vite ! Tant que je marine
Dans votre glauque jus visqueux,
Soupe écœurante de savoirs gras.
"Viens, je vois bien qu't'es pas heureux,
Avale tout, et tu t'en sortiras.


Oui, le monde est moche, mais pas plus que toi.
Laisse-moi te lisser les angles, tu seras bien.
Arrête de bouger, assieds-toi,
Sois sage, tu ne sentiras rien."


Je mords, je griffe, je dors.
Las, les murs me fixent, me collent.
"Tu peux partir, cours, saute, vole !
Tu verras, à part la peur, il n'y a rien dehors."

jeudi 8 décembre 2011

Enfumée...

Une identité d'abord. Un côté outsider, rebelle, au début. A l'adolescence. Maintenant, une image sociale. Un côté irresponsable, enfantin, excentrique. Quelle idée de s'empoisonner soi-même ? C'est irresponsable et dangereux ! Justement. Un des rares moyens de montrer à tous qu'on s'en fout. De tout. Même si c'est pas vrai au fond. Et ça va croissant, avec le changement de statut de la cigarette. Et le nombre d'ex-fumeurs qui augmente. Plus ils arrêtent de fumer, plus je veux continuer. Marquer une différence. Toujours la même chose. Catégoriser. Identifier. Se démarquer. Encore.

Et puis qui peut lutter contre l'image poétique du gars paumé qui fume sa cigarette d'un air rêveur et mélancolique sur un bout de trottoir. La fille brisée qui s'échappe dans les volutes de la fumée de sa clope. Un côté mystérieux. Un côté j'm'enfoutiste. Un côté enfant perdu. Dans "This must be the place", on dit à Sean Penn qu'il n'a jamais fumé parce qu'il n'a jamais grandi, il n'est jamais devenu un adulte.
On commence à fumer pour faire comme les grands. Je pense que si j'ai commencé, c'est surtout pour tester la vie de grand. Pour y rentrer un peu avant. Parce que j'avais peur. Je me suis dit que si j'y posais un orteil en avance, ce serait moins dur pour le grand saut obligatoire. Toujours provoquer le changement pour ne pas le subir. Maintenant je m'y raccroche parce que c'est devenu un bout d'enfance. Un bout d'irresponsabilité. Un bout d'inadaptation au monde lisse et aseptisé des adultes. Un bout d'absurdité imposée par moi même contre le tas d'absurdités imposées par les autres.

dimanche 7 novembre 2010

The Road ...

The Road goes ever on and on, Down from the door where it began. Now far ahead the Road has gone, And I must follow, if I can, Pursuing it with eager feet, Until it joins some larger way
Where many paths and errands meet. And whither then? I cannot say.

The Road goes ever on and on, Out from the door where it began. Now far ahead the Road has gone, Let others follow it who can! Let them a journey new begin, But I at last with weary feet Will turn towards the lighted inn,
My evening-rest and sleep to meet.

J.R.R. Tolkien